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la biographie

Autrichien, XXe siècle.
Né 1844, à Falkenau, Bohême; mort 1917, à Vienne, Autriche.

Josef Karl Rädler est né en Bohême, à l'époque où cette région était sous domination austro-hongroise. A l'âge de 23 ans, il s'établit à Vienne, la capitale de l'Empire, où il lance un atelier de porcelaine. Il mène alors une vie apparemment sans histoire avec son épouse et ses quatre enfants. Or, vers la fin de la quarantaine, Rädler a des sautes d'humeur inquiétantes et, dans ses phases maniaques, élabore des projets financiers extravagants. Il accumule les dépenses onéreuses et les poursuites judiciaires. Dépassée par les événements, sa famille le fait admettre en 1893 dans un asile psychiatrique de Vienne. L'état de Rädler est alors qualifié de « démence secondaire » (ce qu'on appellerait aujourd'hui schizophrénie) mais des spécialistes ont récemment avancé que son état était peut-être dû à une perturbation du lobe temporal causée par une épilepsie latente.

Même si son métier le mettait en contact avec le monde des images, Rädler n'a commencé à peindre qu'après 1897. Ses aquarelles sont le fruit d'un travail méticuleux tant au recto qu'au verso de la feuille. D'un côté, il peint une image relativement réaliste, et de l'autre, un écheveau inextricable de chiffres et de mots symboliques qui rétrécissent jusqu'à devenir illisibles. En 1905, Rädler est transféré à Mauer-Ohling, près de Vienne, un institut psychiatrique d'un genre nouveau. Parmi ses nouveautés figure une sorte de parc d'amusement où les patients peuvent se rencontrer pour des festivals, des soirées de danse, des jeux de quille. Rädler élargit alors considérablement la gamme de ses sujets. S'il peignait surtout des oiseaux avant son transfert, il s'intéresse désormais aux portraits de patients, aux scènes du quotidien, et aux paysages environnant l'hôpital.




Rädler passe la majeure partie de son temps à peindre et à écrire, dévorant des quantités énormes de peinture et de papier. Cette activité était apparemment non seulement autorisée, mais encouragée, car elle empêchait le patient de fomenter des troubles. Guère aimé des employés, Rädler pouvait se montrer désagréable et belliqueux, haranguant les autres patients avec de longs sermons philosophiques quand il n'était pas à sa table de travail. Signant souvent ses aquarelles « le Philosophe riant », il se croyait à la fois un grand philosophe et un grand artiste. Il demandait des prix exorbitants pour ses œuvres mais il était prêt à les brader si l'acheteur acceptait de signer un billet à ordre pour le solde restant. Les médecins n'étaient guère impressionnés par l'art de Rädler. Dans les registres hospitaliers, ses images sont qualifiées de « maniérées, figées et apathiques ». Les ambitions artistiques de Rädler étaient perçues comme une preuve de ses délires mégalomanes. Avec le recul, on peut se demander si Rädler n'a pas été en partie déclaré fou parce qu'il avait franchi les limites bienséantes de sa classe sociale. S'il avait été originaire d'une famille fortunée, il aurait pu être accueilli au sein de l'avant-garde artistique ou, du moins, aurait pu éviter un internement dans un hôpital psychiatrique.

- Biographie offerte par Galerie St. Etienne
 

CV

Expositions sélectionnées
2012, Accidental Genius: Art From the Anthony Petullo Collection, Milwaukee Art Museum, Milwaukee
2012, Recent Acquisitions (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York
2012, The Ins and Outs of Self-Taught Art: Reflections on a Shifting Field, Galerie Saint Etienne, New York
2007, Recent Acquisitions: (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York
2005, Self-Taught Artists, Galerie Saint Etienne, New York
2004, Sue Coe: Bully: Master of the Global Merry-Go-Round and Recent Acquisitions: (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York
2002, Recent Acquisitions: (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York
2001, Recent Acquisitions (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York
2001, "Our Beautiful and Tormented Austria!": Art Brut in the Land of Freud, Galerie Saint Etienne, New York

Collections sélectionnées
Galerie Altnöder, Salzbourg
Galerie Saint Etienne, New York
Henry Boxer Gallery, Londres
Wien Museum Karlsplatz, Vienne

Bibliographie sélective
Stone, Lisa, ed., Accidental Genius: Art From the Anthony Petullo Collection, Milwaukee Art Museum, Milwaukee, 2012.
Our Beautiful and Tormented Austria: Art Brut in the Land of Freud, catalogue d'exposition, Galerie Saint Etienne, New York, 2001.
Navratil, Leo, Josef Karl Rädler ; Und, Die Kunst Der Epileptiker, Niederösterreichisches Landesmuseum, 1994.

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